Devant mon ordinateur, je mets la dernière touche à mon projet. Je m'étire. « Plus question de le retoucher. Tu l'as assez faite comme ça » me dis-je en prenant la voix de mon père. Il m'arrivait parfois de refaire revivre des phrases qu'il me disait quand j'habitais avec mes parents. S'il ne le faisait pas, je pouvais passer ma vie devant mes devoirs, projet jusqu'à ce que le temps me disent que je ne peux plus et que je dois remettre ce que j'ai fait. C'est à ce point que je suis perfectionniste. Je n'aime pas remettre quelque chose qui ne me satisfait pas. « Temps d'aller prendre l'air. » Je m'habille sans trop savoir où j'ai envie d'aller. Puis, je sors et c'est là que ça me frappe. Tous les gens autour de moi parlent en anglais. Je sais que ce n'est pas nouveau. Je vis à la Nouvelle-Orléans depuis un bon moment. Mais c'est maintenant que je réalise que je m'ennuie de parler français. Je décide, donc, d'aller dans le quartier français. Il est clair que c'est la meilleure place pour sentir que je ne suis pas si loin de ma famille.

Le trajet sans trop de difficulté. En même temps, c'est toujours agréable quand on a de la bonne musique à écouté ou encore un bon Podcast d'Eric Nam. Me promenant dans le quartier, une boutique attire mon attention. « Peut-être que je pourrais trouver quelque chose avec laquelle explorer ma créativité. » Par cela, je veux dire que je vais complètement modifier le morceau. J'entre donc et commence à regarder autour. « Bonjour » dis-je à la vendeuse avant de marcher vers une rangée de vêtements. Je les fais défiler. « Tiens, ça pourrait être intéressant ça si je... » Je garde le reste de mes pensées pour moi. Je continue mon petit shopping sans presse tout en étant heureuse de la créativité que mon cerveau m'offre. C'est tellement plaisant d'avoir des idées. Je suis, donc, complètement dans ma bulle. C'est l'une des raisons pour laquelle je sursaute légèrement lorsqu'une voix se fait entendre et qu'elle est dirigé vers moi. Je finis par sourire et me retourner vers la jeune femme. À ma surprise, il ne s'agit pas d'une employée du magasin. Je ne comprends pas sa question. « Humm... Je ne crois pas. » Je laisse un petit silence passé. « Mais merci. C'est gentil » finis-je par dire. Je lui souris et commence à marcher vers des robes accrochées un peu plus loin.

Une séance de shopping est quelque chose de reposant et d'agréable à faire seule ou accompagné. Bien entendu, je ne reste que très peu longtemps seule en générale, car c'est souvent ainsi que je rencontre des gens. En même temps, il m'est difficile de ne pas m'intégrer à une conversation d'incertitude ou un truc du genre. Je donne mon avis. Elle est souvent bien accueillie, car je ne leur dis pas un truc désagréable. Je vais plutôt vers le : c'est bien, mais ceci serait mieux avec ce morceau. Enfin... Ce sont souvent comme ça que se passe mon shopping. Mais cette fois, il semblerait que je sois loin de faire ce type de scénario. D'ailleurs, je ne m'attendais pas à ce qu'on me parle, me demande si tout va bien. Certes, ça parait un truc normal à dire dans un magasin, mais le truc est que cette question a été poser par un client de la boutique. C'est, donc, très surprenant. Sans attendre, je lui assure que tout va bien pour moi, que je n'ai pas besoin de son aide et que c'est gentil de sa part. Ainsi, j'espère pouvoir me distancer d'elle. Elle ne me fait pas peur. C'est simplement que la situation m'a fait ressentir un à certain mal l'aise. C'est avec un dernier sourire que je finis par me diriger vers un autre rayon. La jeune femme semble ne pas vouloir laisser tomber aussi facilement. « Isa... ? » Je suis perdue entendant le prénom qu'elle me donne. Je continue toutefois de l'écouter. « Papa ? » Je ne comprends pas de quoi elle me parle et on peut lire tout mon questionnement sur mon visage. « Hummm... » Mon cerveau semble avoir un blocage. « Je... J'imagine... » Je secoue légèrement la tête pour me remettre les idées en place. « Je sais que vous n'êtes pas vendeuse. Ça se voit par la façon dont vous êtes habiller. » Elle ne porte pas le code vestimentaire du magasin et ça se voit facilement. Je dirais même qu'elle a du goût. « D'ailleurs, j'aime beaucoup ce que vous portez. » Je lui souris sincèrement avant de revenir à nos moutons. « Mais qui est Isabella ? » Puis, ça me vint en tête. Serait-ce une de ses blagues de caméra caché ? Je décide d'attendre sa réponse pour savoir de quelle situation, il s'agit. Quoique on puisse me voir légèrement chercher les caméras cachées du regard.